Hybride 64"

Je l'ai fait sur le précédent, ce permet de s'adapter à la dégressivité des lames à un coin... Sans avoir des usinages compliqués et minutieux à faire.sur le contre moule. Il se déforme un peu sousla pression et viens bien épouser les laminations! Pour ce aue j'en ai vu en tout cas. Je vous tiens au courant!

après pas mal de temps je reviens terminer ce post et vous présenter les arcs que j'ai finis! 
depuis le dernier message j'ai foiré un arc sur ce moule, recommencé trois autres... maintenant je suis un peu plus rodé

Une fois les montages finis, usinages :
 
voici l'usinage de la demi lune du grip. J'ai déjà assemblé le grip qui vient sur le dos de la poignée, rétabli un champ de référence en passant un coup à la dégauchisseuse pour avoir de bonnes références. Placement sur le montage, traçage au crayon de la partie à chantourner pour éviter de bouffer trop en même temps à la toupie

le bloc de bois est en désaffleur de la semelle du montage.
Ici je travaille avec un outil à calibrer couplé à un roulement à bille au diamètre de l'outil. Le roulement permet de reproduire exactement le profil de la semelle sur ma pièce de bois

une fois les deux morceaux usinés, j'intercale des morceaux de placage entre mes deux blocs. J'essaie de rappeler dans mes filets les essences qui viendront de chaque côté, simple et élégant je trouve.
Je colle tous les éléments de la poignée à la colle PU, ça tient très bien et ça rempli tous les trous : la colle prend 7 fois son volume en séchant.

ATTENTION cependant : la pu tient dans ce cas uniquement car la poignée est prise "en sandwich" entre les laminations de bois, fibres etc. Si vous tentez ça sur un arc démontable, par exemple pour coller les filets dans la poignée...    je sais de quoi je parle   

Je nettoie la poignée, coup de dégauchisseuse, je passe à la raboteuse à la côté finie et voilà le bloc de poignée. Je commence avec tous mes blocs à 47mm d'épaisseur pour finir avec une poignée à 45mm avec tous mes joints nickels.

une fois tout ça réglé, je peux usiner la courbe du dos de la poignée qui viendra épouser le moule. Je procède sur un montage différent qui reprend la courbe du moule, avec là aussi outil à calibrer et roulement.

Il faut savoir que parfois le fil du bois est en franche opposition au sens de coupe de l'outil, pour peu que ce soit un bois fibreux ça peut devenir vite olé olé. Dans ces cas je déligne très près du trait à la ruban et j'utilise le montage avec un rouleau ponceur couplé à un roulement. Bois du style wengué, palissandre - pas le cas du poirier ni des ébènes par ex, très homogènes.

idem qu'avant, positionnement dans le montage, traçage du chantournage. Ici je vais usiner les fondus de la poignée.
 
Changement de façon de procéder, je vais utiliser un rouleau ponceur au lieu du "bouftou", outil à calibrer muni de fer métalliques.
Voulant finir mes fondus très très fins à 1 ou 2 dixièmes d'épaisseur, les lames auraient fait éclater le bois. Donc chantournage sur le trait (qui est déjà décalé de la semelle) pour limiter le bois qu'il faudra enlever au rouleau ponceur, on gagne du temps.

une fois usinée. Le bas et le haut de la poignée sont déjà déterminés par les fondus asymétriques. J'essaie dès le collage de régler le tiller grâce aux épaisseurs de lames (inévitablement légèrement différentes, même sur un très bonne calibreuse professionnelle comme celle que j'utilise), explications plus tard.

une fois la poignée finie, on calibre les laminations à la calibreuse. Je passe tout au grain 40, ça reste précis en épaisseur et ça assure une "soudure" des lames entre elles une fois encollées : les fibres déchirées lors du ponçage s'entremêlent et la colle assure une bonne liaison du tout. Et puis on abîme difficilement la bande en 40, en 80 c'est déjà plus fragile.

On passe au montage à blanc de l'arc, vérification que tout aille bien
 
Ici, j'utilise un système de taquets qui positionnent la poignée au centre du moule. Je positionne la poignée au centre du moule grâce à mes tracés préalables. Une bande de CP est vissée dans le moule, elle longe l'axe central

une fois positionnée, je colle à la super glue deux petits taquets qui viennent longer cette bande de CP. Ils guideront la poignée en vertical, elle se positionnera pile poil au milieu et ne bougera pas au collage. Ça de moins à se soucier

Serrage à blanc.
 
J'utilise un contre moule en cp : il s'occupe du collage des branches, s'arrête au départ des fondus. J'intercale une bande de médium rainurée qui compensera les éventuels défauts (le contre moule est usiné en prenant en compte l'épaisseur du médium et des branches, mais ça se joue pas à 3mm sur une courbe si ténue).
 
arc placé sur le moule
 

Les fondus sont serrés un  peu à la manière... cow boy je dis ça comme ça mais en réalité ça fonctionne très bien et c'est surement le point primordial lors du collage de l'arc.
 
deux épaisseurs de médium rainuré, un morceau d'alu en 2mm, des serres joints à tête inclinable

détail des joints. Ici on ne le voit pas mais il faut penser à descendre les bandes de CP (qui calent les bandes dans l'axe du moule), les caler sous les joints du fondu et de la lamination qui viendra le recouvrir. Au collage on vérifiera que ça joint bien, faut pas se faire confiance...

bonjour Antonin

 bravo pour ton travail, tu y porte beaucoup de réflexion et d'attention .j'y retrouve des notions de collage façon ébéniste . Ta poignée est en wengé il me semble; bois au pores très ouverts .tu envisages quoi comme bouches porages ( façon ébéniste ,pierre ponce au tampon?) tu pourrai aussi le céruser personne ne le fait.

au plaisir lionel.

on va coller! j'utilise pas de four, entre le collage et la mise sous tension y a environ deux semaines à chaque fois alors je pense que y a pas besoin dans mon cas.
J'ai utilisé la EA-40, maintenant c'est la SR 5700. Je préfère la SR 5700 : déjà car ils indiquent très clairement les doses à respecter en grammes et pas seulement en volume (beaucoup plus facile de peser), et ensuite car elle est plus visqueuse que la EA-40.

Encollage à la spatule crantée, franchement y a rien de mieux, tout sera vraiment bien étalé et régulier. Je tends très fin la couche de colle sur chaque lamination, ça évite que la colle dégueule partout, et comme ça j'utilise environ 90g de préparation par arc.

collé!  Une fois tous les serres joints en place, serrés fort et que rien ne bouge plus je dévisse toutes les calles de placement en CP : elles maintiennent moule et contre moule bien dans l'axe l'un de l'autre, évitent que les lames de bois et fibre ne soient pas dans l'axe du moule.
J'utilise ces bandes pour un seul collage à chaque fois, j'enlève l'epoxy qui a chié en passant une bande sur le chant des branches. Ça simplifie beaucoup le nettoyage une fois démoulé.
Je me sers des chutes du taff pour ça, je pourrai les conserver d'une fois à l'autre...mais pas la peine de m'emmerder avec ça dans mon cas.

une fois démoulé, avec une rape de carreleur je rape les excédents de colle qui dépassent. Je coupe les branches dès que le bois n'est plus recouvert de fibre en ventre et en dos (aucune lame de FDV ou bois ne recouvre parfaitement la précédente, en général je coupe 5cm de chaque côté)

Là je suis maintenant la méthode de virgil : je calibre l'arc pour rendre ses chants parfaitement parallèles. J'ai essayé la technique qu'il a expliqué, avec deux rondelles entaillées qui remplacent les coches pour retrouver la planéité, l'axe de l'arc..... pas tellement concluant. Je continuerai, mais c'est pas forcément évident.
 
Sinon plus simple :
 
Je place l'arc sur une surface plane : au travail une table de machine c'est parfait. Je trace l'axe avec un bout de cp percé et dans lequel je glisse un critérium.
En fonction de la forme de mon grip, si repose pouce il y aura ou pas, si ma fenêtre sera centrée, past center... Si je veux une fenêtre past center, je laisserai un maximum de bois de l'autre côté, si il y a repose pouce, je laisserai aussi de quoi faire ce repose pouce... En règle générale je fais les deux alors je trace un axe décalé de quelques milimètres ( au lieu de 22.5 pour 45 mm de large, je trace à 20 mm du côté de la fenêtre).
 
Ensuite je repère la fin des fondus, je coupe l'arc à +4cm de sa longueur coche à coche pour tailler mes poupés. Et je trace le profil de mes branches, d'abord stylo, puis coup de cutter bien appuyé pour marque la fibre.
 
j'enlève le scotch à l'extérieur de mes futures branches

Puis délignage à la scie à ruban, le scotch aide à bien visualiser les branches. J'utilise un vieux ruban à chantourner, il coupe plus du tout mais à la vitesse où tourne la lame ça fait un super job! aucun éclat, je force pas du tout étant donné que les branches restent fines en épaisseur.. Je scie au plus près du trait, quasiment dessus.

J'enlève le scotch et les traces du cutter apparaissent blanches sur la fibre, impossible de ne pas les voir. Je prends une grande cale avec du papier 80, je ponce jusqu'à atteindre mon trait.

En général en chantournant si près ça m'évite de passer des heures à poncer à la main. Là j'en ai pour environ 10min avant d'être aux côtes finies!

Ensuite il faut régler le tiller. Je me suis beaucoup pris la tête avec....

Il faut surtout faire très attention à faire des entures régulières d'une lame à l'autre lors de lames dégressives : déjà le même angle, mai surtout il ne faut pas en faire une à 4cm de l'à-bout de la lame du haut, et l'autre à 5mm de l'à-bout de la lame du bas => les pentes sont de même angle, mais au fondu la lame du haut sera plus épaisse que la lame du bas => tiller déséquilibré.

Lorsque des lames dégressives sont utilisées il faut veiller à les placer correctement sur le moule : enture (bien réalisée) placée au milieu de l'arc, pour se retrouver avec des épaisseurs équivalentes en haut et en bas. Si les lames viennent recouvrir la poignée en ventre, faire des repères pour le placement en sortie de fondus sur le moule.

Je mesure toutes les lames à plusieurs endroits, elles sont parfois légèrement différentes en épaisseur de moins d'un dixième, et ce même lorsque passées 4 par 4. J'équilibre les variations d'épaisseur de manière à me retrouver avec à peu près 0.05-0.1 mm de décalage entre la branche haute et basse, ce qui rends la branche basse plus rigide et règle par avance le tiller.

Voilà pour ce que je peux en dire

La réalisation du moule est très bien expliquée par Kiowa, je procède différemment lorsque je les réalise à la main mais le résultat est le même.
Le grip est dégrossi dans mon cas à la ruban, puis tank à chant sur l'établi avec une bande en 40 sur lequel je viens promener la poignée, râpes, papier....


J'ouvre de nouveaux post pour montrer les arcs qui sont finis